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KEBE ABDOULAYE ALPHA
MEMOIRE DE KEBE ABDOULAYE ALPHA ANCIEN DEPUTE MAURITANIEN
MEMOIRE DE KEBE ABDOULAYE ALPHA ANCIEN DEPUTE MAURITANIEN
Prélude Monsieur Kebe Abdoulaye alpha est né vers 1943 à Aéré Golléré, région de Brakna, département de Bababé (Mauritanie), fils d’Alpha Amadou Kebe et de Bilel Baal. En réalité je suis né en 1945 à Aéré Golléré, l’année dite en poular ( hitandé thiandjé barkedié), c’est-à-dire l’année ou il y’avait beaucoup de mil pendant la période de l’hivernage (diéri) raison pour laquelle la mère de Thiam Hamady Malaguel qui était l’ami de ma mère m’a surnommé Malaguel. A notre rentrée à l’école en 1953 à Aéré M’bar, mon père a remis au directeur de l’école Mr BEYE LAMINE mon acte de naissance de 1945 mais malheureusement en 1954, le nouveau directeur de l’école Mr Téne Youssouf Gueye a brulé l’école involontairement(hangard en paille), et c’est au cours de cet incendie que mon acte de naissance fut consumé, ainsi que les autres pièces d’état civil des autres élèves. Voulant faire l’entrée en sixième, en 1959, ma mère est allée à Boghé pour m’établir un nouvel acte de naissance avec la date de 1943 comme année de ma naissance. C’est ainsi que j’ai conservé cette date de naissance de 1943 pour toute ma vie. C’est en 1950 à l’Age de six ans que mon père m’a fait rentrer à l’école coranique dans son Mahadra traditionnel. Pour mémoire, mon père fut un grand marabout, et enseignait le coran aux enfants dans notre concession à Aéré Golléré. Après une année d’étude coranique auprès de mon père, ce dernier m’amèna à Médina ndiathbé chez monsieur Hamdouraby Ndiath afin de continuer mes études coraniques. Mon père a fait cet acte pour honorer El Hadj Hamdouraby ndiath qui est le fils de son ancien marabout El Hadj Demba Hawa Ndiath. Après une année à Médina Ndiathbé, mon père est venu pour s’enquérir de ma situation et a trouvé que mes études n’avançaient pas comme il le souhaitait. A l’époque mon marabout El Hadj Hamdouraby ndiath voyageait beaucoup, donc il nous confiait aux grands étudiants pour nos études coraniques. C’est ainsi que mon père a voulu me ramener avec lui à Aéré Gollélé pour poursuivre mes études auprès de lui, ce que mon marabout El Hadj Hamdouraby n’a pas voulu, et a demandé à mon père de me laisser là-bas qu’il allait s’occuper de moi personnellement, mais c’était sans compter avec la volonté de mon père de me ramener avec lui. Le miraculé du fleuve de Médina Ndiathbé,ET ECOLE CORANIQUE En effet, j’ai échappé à deux noyades, la première, c’est en revenant des champs de culture de mon marabout Hamdouraby Nd’iath, situé derrière le fleuve, nous nous sommes embarqués sur une pirogue jusqu’à dépasser le nombre de personnes prévus. Arrivés au milieu du fleuve, la pirogue a chaviré et nous sommes tous tombés dans l'eau . Certaines personnes pouvant nagées ont rejoint l’autre rive, par contre les autres comme moi, sont restés dans le fleuve. C’est grâce au bon Dieu et la bienveillance des pécheurs du village qui nous ont repêchés que nous avons été sauvés. La deuxième noyade : Nous avions embarqué dans une pirogue pour traverser le fleuve et celui-ci s’est renversé et nous sommes tombés dans le fleuve. Comme pour la première fois, ceux qui savaient nager ont pu se sauver, et les autres, moi y compris sommes restés et je suis allé jusqu’au lit du fleuve et j’ai pu par miracle marcher à quatre pattes jusqu’à me sauver tout seul sans aucune intervention de pécheurs. C’est au cours de l’un de ces noyades que j’ai perdu une bague précieuse que je portais sur mon oreille gauche que ma mère m’avait mise depuis ma naissance. C’est dans ces conditions que je suis revenu à Aéré Golléré poursuivre mes études coraniques auprès de mon père jusqu’en 1953, année de l’ouverture de l’école a Aéré Mbar, et l’effectif devait être composé des villages de Aéré Mbar, Aéré Golléré et Séno Boussobé. J’ai été sélectionné parmi les enfants de Aéré Golléré qui devaient intégrer l’école, mais mon père a refusé, et les villageois ont accepté sa décision parce qu’il était un grand notable respecté. A la rentrée certains élèves du village de Séno Boussobé étaient atteints d’une maladie et ne pouvaient rentrer dans l’école c’est ainsi que le directeur a de nouveau demandé à ce que des enfants des villages de Aéré Golléré et Aéré Mbar soient choisis. J’ai une nouvelle fois été sélectionné par les villageois, et mon père a de nouveau refusé. C’est ainsi qu’un tirage a été fait pour choisir les élèves et mon nom est encore sorti, et là mon père a enfin accepté de me laisser aller à l’école. C’est à partir de ce tirage au sort que j’ai intégré l’école à Aéré Mbar. TRAVEAUX CHAMPETRE ET PARCOURS SCOLAIRE En 1956, j’ai abandonné mes études de l’école française, et partit avec mon ami Gawdel Ndiaye à Mbagne et Bagodine, afin de continuer des études coraniques chez un marabout peulh nommé Sow Amadou. A Mbagne, notre marabout était chez Mr El Ousseynou Kane et à Bagodine, chez le chef du village où nous avons séjourné plus de 8 mois. C’est par la suite que mon père et l’oncle de mon ami Gawdel, le nommé Samba Tall sont venus nous chercher à bagodine. Mon père et moi sommes rentrés à Aéré Golléré et Gawdel et son oncle sont partis à Galoya. A mon retour, j’ai réintégré l’école jusqu’en 1957, date à laquelle le nommé Samba Mariam Diop devait aller à Matam pour les études supérieurs coraniques. J’ai demandé à mon père de me laisser partir avec ce dernier parce que je voulais continuer mes études coraniques. C’est ainsi qu’il accepta et nous sommes partis, le marabout Samba Mariam Diop et moi à pied de Aéré Golléré à Matam. Nous nous sommes installés dans cette ville et continuâmes nos études avec beaucoup de succès inattendus. Chaque jour, mon marabout me demandait d’aller mendier l’aumône en ville et de ramener la somme de cent francs CFA. A chaque fois que je n’arrivais pas à avoir la somme demandée, je partais voir un parent de ma mère nommé Sall Mamadou Baila qui travaillait à l’époque dans les travaux publics, et c’est ce dernier qui complétait la somme de cent francs CFA. Sall Mamadou Baila est le père de Sall Aly Mamadou de Ouro Dialaw. Ce procédé du marabout était très désavoué par beaucoup de personnes et c’est ainsi qu’un jour, mon parent Sall Mamadou Baila m’a demandé de rentrer au village et continuer les études auprès de mon père au lieu de rester ici et d’enrichir le marabout sans rien apprendre. Prenant mon courage à deux mains, un soir j’ai déclaré au marabout que mon père pouvait m’enseigner le coran et lui également, mais si je suis venu ici c’était pour m’éloigner de mes parents et pour bien apprendre le coran que j’adore beaucoup, et vu que je ne faisais que chercher de l’argent pour lui, je ne pouvais plus continuer comme ça : soit il m’apprenait le coran sérieusement ou je rentrais dans mon village. Ce dernier me consolât en me disant que désormais je n’irai plus demander de l’aumône, que je resterai auprès de lui pour apprendre le coran. Mais connaissant la méchanceté du marabout, je suis allé informer me plaindre auprès du nommé Thierno Samba Boudal, un autre marabout et parent à tous les deux. Ce dernier a convoqué mon marabout pour lui donner de conseils, il lui a promis de ne pas me frapper et de se consacrer uniquement à mon enseignement. Quelques jours après, mon marabout me demanda de l’accompagner au champ de notre tuteur situé de l’autre côté de la rive du fleuve Sénégal, coté Mauritanie pour ramener le mil récolté. A 14H, nous avons traversé le fleuve et nous avons marché plus d’une heure de temps à l’intérieur d’une grande forêt. Au milieu de foret, il me prit de m’arrêter, je m’arrête et il arrachât des branches d’arbres remplies d’aiguilles et me dit de me déshabiller. Face à mon refus de m’exécuter, il commença à me frapper jusqu’à ce que le sang commence à couler sur tout mon corps. Le bruit de ses coups a alerté des harratines qui étaient dans la forêt, ils accoururent vers nous et attrapèrent le marabout et menacèrent de l’amener devant le commandant de cercle de Matam parce que c’était un faux marabout qui exploitait les enfants à leur profit. Il commença à pleurer en demandant pardon, ces derniers accepteraient de lui pardonner à la seule condition que ce soit moi qui le demande ; il se retourna vers moi et me demanda pardon. Sachant qu’une fois en ville, j’allais le quitter, je lui ai pardonné. C’est ainsi que nous sommes rentrés en ville dans la même nuit, à peine arrivés, j’ai pris un de mes boubous qu’il gardait et refusait de me donner, car disait-il je ne devais porter que des habits sales pour aller mendier. Le lendemain de bonheur, je suis parti au marché trouver des apprentis de véhicule à qui j’avais l’habitude de ramener de l’eau, je leur ai expliqué mon calvaire et leur a demandé de me transporter à Thiès pour rejoindre ma grande sœur qui est marié l’abas parce que si je marchais à pied jusqu’à mon village, le marabout allait me rattraper sur le chemin et pouvait me tuer. Mes interlocuteurs ont accepté ma demande et m’ont transporté jusqu’à Thiès ou j’ai retrouvé ma grande sœur Kebe Bintou Wahby qui m’a accueilli à bras ouvert. Je suis resté l’abas pendant trois mois et son mari m’a confié à un parent qui partait à Aéré Golléré et je suis rentré avec ce dernier dans mon village auprès de mes parents. Vers la fin de l’année 1958, je suis rentré à Aéré Gollére . A cette période récoltes étaient satisfaisantes et nous avons cultivé nos champs de Fondé L’ombré, situés à l’Ouest du village de Cas Cas Sénégal. Nous avons déménagé de Aéré Gollere pour nous installer dans notre champ de fondé afin de surveiller les oiseaux et d’autres animaux qui rodaient dans les champs, raison pour laquelle mon père m’avait transféré à l’école de Cas Sénégal qui est non loin de notre nouvelle habitation. J’ai fréquenté cette école de 1958 à 1959, et c’est en Juillet 1959 que je devais passer l’examen du CEPE et d’entrée en 6ème à Podor. Au moment du départ pour Podor, ma mère m’a remis la somme de 350 franc CFA et m’a demandé une fois l’examen terminé de prendre un véhicule pour Dakar chez mon oncle Ba Mamadou Coumba Bayal qui devait s’occuper de la poursuite de mes études, chose que j’ai faite. Pour ma mère, si je revenais au village, je n’allais pas continuer mes études mais ’à cultiver les champs. A Dakar, mon oncle Ba Mamadou m’a beaucoup aidé sur tous les domaines et surtout les études. Ensuite, il m’a oriente sur une formation administrative au niveau du Centre Professionnel de la Mairie de Dakar. Ce centre n’accueillait que des fils de grands responsables. MES PREMIERS PAS DANS L’ADMINISTRATION ET ADMISSION A LA GENDARMERIE En 1962, l’ambassade de la Mauritanie au Sénégal, Mr DAHI Ba, a convoqué les jeunes Mauritaniens désirant aller en Mauritanie pour participer au concours d’agent de PTT surnommé promotion de Bouyagui. J’ai répondu à cette convocation, et c’est ainsi qu’il nous a mis en relation avec un nommé Diallo Youssouf, chef d’un convoi de la garde nationale qui venait récupérer des véhicules militaires à destination de Nouakchott. J’étais dans la voiture de Mr Diallo, pendant tout le trajet à Nouakchott, et c’est ainsi que nous avons tissé des relations d’amitié jusqu’à présent. Arrivés à Nouakchott, nous avons trouvé que le concours des agents de PTT était terminé. Après quelques mois passés à Nouakchott sans rien trouver, je suis parti à Saint Louis du Sénégal, ou était installé le gouvernement de la Mauritanie, et j’avais un de mes oncles Ba Abdourahman qui travaillait au ministère des finances de la Mauritanie. Je suis resté quelques mois auprès de lui et j’ai été recruté au ministère des finances en tant que secrétaire et je fus affecté à Port Etienne à l’agence spéciale de la Baie de Leuvrier et du Tiris Zémour après avoir effectué quelques mois de formation à ST Louis. J’ai séjourné à Port Etienne du 1er mars 1963 au 20 mars 1964 avant de rejoindre Rosso Mauritanie pour effectuer une formation d’élève gendarme. Après une année de formation à l’Ecole Gendarmerie Nationale de Rosso j’ai obtenu le certificat interarmes et sorti 5ème de l’examen de fin de stage soit du 1/4/1964 au 1/4/1965 ; j’ai eu le privilège de choisir la brigade de gendarmerie de Kankossa comme mon premier poste d’affectation. J’ai servi honorablement dans cette unité du 1/4/1965 au 1/6/1967 et obtenu le CAP (certificat d’aptitude professionnel), et je fus nommé gendarme de 2é échelon le 1/4/1967.j’ai effectué un stage volontaire de certificat d’aptitude professionnel du secrétariat à l’école de gendarmerie de Rosso pour une durée de trois mois soit du 1/6/1967 au 30/8/1967. Dans cette même unité, j’ai effectué un stage du 1er degré secrétariat avec satisfaction. Je fus nommé gendarme du 3è échelon le 1/1/1968. J’ai eu l’honneur de participer à la manœuvre Slougui à Atar, dans la même année en qualité de guide avec une troupe militaire française. A la fin de l’année 1968, je suis affecté à la Compagnie de Gendarmerie d’Atar en qualité de secrétaire ; à cette époque dirigé par le capitaine Sao Samba commandant de cette unité. J’ai obtenu des félicitations du chef de corps de la Gendarmerie Nationale à la suite d’une mission que j’ai effectué à la brigade de Gendarmerie de Bir Moghein pour la mise à jour du dossier permanent de cette unité. J’ai servi dans cette compagnie du 1/11/1968 au 30/7/1970. C’est à cette date du 30/7/1970 que je suis parti suivre un stage de 2é degré secrétariat à l’Etat-major de la Gendarmerie Nationale pour une durée de 6 mois. A La fin de cet examen, j’ai obtenu la note de 17.5/20 qui m’a permis d’être nommé au grade de Maréchal des logis le 1er juillet 1972. Après cette formation, j’ai été affecté à l’Ecole de Gendarmerie pour une courte durée de deux mois et réaffecté ensuite à l’Etat-major de la Gendarmerie Nationale (Secrétariat Central). Au niveau de l’état-major de la gendarmerie entre le 1/7/1972 et le 25/2/1982 j’ai occupé les postes suivants : chef secrétariat administratif, chef service des effectifs et chef service du secrétariat central et une période de 10 mois de formation au Maroc pour le BS (Brevet supérieur). J’ai également eu les nominations suivantes : 1er janvier 1974 : au grade du maréchal des logis chef 1er janvier 1976 au grade d’adjudant 1er janvier 1980 au grade d’adjudant-chef Après ma formation à l’école de gendarmerie, j’étais en permission de 45 jours soit du 1/4/1965 au 14/5/1965 a aéré golléré. C’est au cours de ce séjour que mon père m’a demandé de lui construire une zavia dans notre maison familiale ou il souhaite être enterré après sa mort. En 1982 à l’époque la gendarmerie était dirigée par le commandant Mohamed Lémine Zein, ce dernier m’a aidé à obtenir un prêt dans une banque de la place(BMCI), ce qui m’a permis de réaliser le souhait de mon père. J’ai construit la zavia à demi dur et le plafond avec des zincs. Les travaux ont été réalisés par les maçons nommés Samba Diyé Ndiaye, Dinguel Lome et Demba Kadama sall. LE CONFLIT DU SAHARA 1975 La guerre du sahara a coïncidé avec le déroulement de la foire nationale et il avait une grande concurrence entre les régions du pays. En ce moment j'étais en permission annuelle de quarante-cinq jours et je faisais partie des personnes volontaires pour aide à l'organisation du STANDING de la région de Brakna jusqu'à la veille de ma reprise de service. Quelques jours avant plusieurs gendarmes et commandants de brigades ont été convoqués à l'Etat-major de la gendarmerie. Je n'ai été convoqué qu'à la veille de ma reprise de service par l'officier adjoint administratif pour lui remettre une correspondance d'archive que je détenais dans le classement du secrétariat administratif dont je suis le responsable. Je suis venu à l'Etat-major en tenue civile. Amon arrivée j'ai rencontré le chef de corps de la gendarmerie à l'époque le commandant VIAH Ould Mayouf qui m'a demandé pourquoi j'étais en tenu civil; je lui ai répondu que j'étais en congés, et il a souri. J’ai remis la correspondance en question à l'officier Adjoint administratif et suis reparti chez moi. J'avais à l'esprit de partir au front dès mon retour le lendemain, c'est pourquoi, j'ai pris les dispositions nécessaires auprès de ma famille. A ma reprise de service, l'officier adjoint administratif m'a remis un dossier des véhicules 1113 qui étaient au port que je devais sortir auprès de la douane. Ces démarches faites, les véhicules sont sortis une semaine plus tard. Le même jour, je reçois l'ordre d'aller à l'hôpital national pour rester auprès du lieutenant Lo Amadou qui venait d'être évacué d'AGOUERA ou il a reçu une balle par les Polisario. Je suis resté quinze jours à l'hôpital avant de retourner à l'Etat-major. A mon arrivée je reçois encore l'ordre de l'officier adjoint du commandement, le commandant Cheikh Oud Boïdé d'aller à l'Etat-major de la garde Nationale pour former quelques officiers au chiffrement et déchiffrement. Cette formation a duré 2 mois et à mon retour à la gendarmerie j'ai été nommé chef de service des effectifs et j'y suis resté jusqu'à mon départ en formation du BS (brevet supérieur au Maroc de 1978 A 1979. A mon retour, j'ai été nommé chef de service du secrétariat central à l'époque l'officier adjoint du commandement était le lieutenant-colonel Ousmane Ould Mohamed et le chef d'état-major de la gendarmerie était le colonel Maouya Ould Sid Ahmed Taya. Le 25 décembre 1982, je fus affecté commandant de brigade de la gendarmerie nationale maritime de Nouadhibou. Avant ma prise de fonction, le commandant de la gendarmerie m’accorde sept(7) jours de permission afin de me préparer. J’ai acheté une pièce de tissu blanche et fait confectionner une moustiquaire et une certaine somme que j’ai remis à ma mère pour le conserver au cas où mon père décédait qu’on le prépare avec le tissu et utiliser la moustiquaire sur son tombeau. Le jour de mon départ pour Nouakchott, mon père me demande de lui dire adieu parce qu’il allait mourir le samedi. Cette nouvelle m’a bouleversé et j’ai pleuré en disant à mon père de ne pas dire ça. Il réplique en me confirmant que c’est la vérité qu’il allait mourir le samedi. C’est ainsi que je suis parti a, Nouakchott puis à Nouadhibou, le 27/09/1983, c’était un samedi et ce même jour je reçois un message m’annonçant le décès de mon père. Mon père souhaitait après sa mort être préparé par Mr Thierno Boubou Racky l’imam de la mosquée du village. Ce dernier présent au moment du décès de mon père au village fut informé du souhait de mon père qu’il exauça. Apres une année et demie de séjour à Nouadhibou, j’ai été affecté à la brigade de gendarmerie d’Akjoujt région de l’Inchiri. En juillet 1985 j’ai été affecté à ma demande à la brigade de Rosso, et ce jusqu’au 6 septembre 1986, date à laquelle certains membres du FLAM furent arrêtés et d’autres ont pris la route de l’exil. A la même date J’ai été convoqué à l’état-major de la gendarmerie nationale par le chef d’état-major le colonel Cheikh Ould Boïdé. ARRESTATION ET EMPRISONNEMENT A la veille, mes deux amis Diop Mamadou Samba dit Mourtoudou et kane Saidou étaient venus à Mbagne par la rive gauche et ils ont traversé le fleuve par le bac de Rosso. A leur arrivée au débarcadère de Rosso Mauritanie les policiers ont procédé à l’arrestation de saidou kane, parce que sur le message de recherche il était indiqué d’arrêter Saidou Kane et Mourtodo, hors sur la pièce d’identité de Mourtodo , c’est inscrit Diop Mamadou Samba, raison pour laquelle il n’a pas été arrêté. Au même moment j’ai pris ma voiture de commandement et je suis parti à la Direction Régionale de Sureté ou était arrêté Saidou KANE pour le rendre visite. Sur le chemin j’ai rencontré Mr Sarr Demba qui était le préfet de Rosso ; ce dernier m’a demandé de ne pas rendre visite a saidou kane parce qu’on ne savait pas pourquoi il était arrêté. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas rester sans rien faire car Saidou kane était mon ami. Chose que j’ai fait avant de retourner à la brigade. C’est le lendemain, que je suis parti répondre à la convocation du chef d’état-major de la gendarmerie. A mon arrivée je me suis présenté à l’officier adjoint qui est le capitaine Ndiaga Dieng qui m’a annoncé au chef d’Etat-major qui m’a reçu en sa présence. Dès mon arrivée dans le bureau, le chef d’Etat-major me déclare : mon adjudant-chef : Il y’a un mouvement qui veut diviser le pays et le chef de ce mouvement est monsieur Mourtoudo et je vous dis que la Mauritanie est une et indivisible. Il se trouve que le chef de ce mouvement est votre ami, et il a été arrêté et il a déclaré tous ce que vous faisiez ensemble. Maintenant je veux que tu me déclare tout ce que vous faisiez ensemble avant que ça soit trop tard. Parce que si tu nous dis pas vos relations, il y’aura une autre commission au niveau de la sureté nationale qui se saisira de cette affaire et elle va procéder à votre interrogatoire. En réponse, j’ai dit au chef d’état-major de la gendarmerie que mes amitiés avec Diop Mamadou Samba dit Mourtoudo datent de longtemps, depuis 1963. En ce moment, nous étions tous les deux à Port Etienne, je travaillais à l’agence spéciale et mon ami Diop Mamadou Samba était un douanier. Nous avons liés des amitiés sincères et saines, raison pour laquelle si l’un de nous trouve l’autre dans un lieu, il va s’en dire qu’il descend chez lui. C’est pour cela s’il vient à Rosso, il descend chez moi et pareil, si je le trouve autre part, je descends chez lui. Mais nous n’avons jamais parlé de politique ensemble depuis que je suis militaire. Il respecte mon statut de militaire et sait très bien que la politique nous ai interdit. C’est tout ce que je sais de cette affaire. En réponse, le colonel Cheikh Ould Boida commandant de la gendarmerie nationale, m’informe qu’à partir de ce jour, je suis relevé de la brigade de Rosso et suis muté à l’état-major de la gendarmerie nationale pour le bien de l’enquête. - Après quelques mois d’observations et de vérifications, mon beau père monsieur Thierno Oumar Selly et son ami El Hadji Nassour athie sont venus rendre visite au chef d’état-major de la gendarmerie pour s’informer de ma situation. Après un long entretien, le chef d’état-major de la gendarmerie nationale les informe que toutes les informations qu’il avait reçues contre moi sont fausses. Il déclare à mon beau père de me dire qu’il va me convoquer et si je veux rester à Nouakchott c’est bon, au cas contraire il est prêt à m’affecter la ou je veux. Le lendemain matin, le chef d’état-major me convoque et me dit ; mon adjudant-chef ; tu veux rester ici avec nous ou bien ? En réponse, je lui ai dit que compte tenu que ma mutation à Nouakchott était une sanction, je préfère être affecté dans une des brigades comme ça mes amis et parents sauront que je n’avais rien fait de mal et que l’information qui avait provoqué ma mutation à Nouakchott était fausse. Le colonel Cheikh Ould Boida me dit : mon adjudant-chef, je t’affecte à partir de ce jour à la brigade d’Atar comme commandant de brigade de celle-ci. Après l’apparition du message d’affectation, j’ai commencé â me préparer pour rejoindre ma nouvelle unité. Au moment de mes préparatifs, le lieutenant chef du bureau personnel obtient une formation de 45 jours en France. Le chef d’état-major me convoque et me demande de sursoir à mon départ, et d’assurer l’intérim du chef de bureau personnel jusqu’au retour de ce dernier de France. J’ai obtempéré à cette dernière décision. Quelques jours après, un changement du commandement de l’état-major est intervenu ; le colonel Ney ould Abdel Malick vient d’être nommé comme nouveau chef d’état-major de la gendarmerie nationale. Après sa prise de fonction, il me convoque et me dit : mon adjudant-chef, j’ai trouvé que vous étés muté à la brigade d’Attar, mais je préfère vous affecter à la brigade de Nema chez moi. Un nouveau message de mutation apparait et je regagne Nema avec mes enfants. J’ai laissé derrière moi mes deux épouses en train de chercher des mutations pour me rejoindre. Mais avant qu’elles n’obtiennent ces mutations, j’ai reçu un autre message m’affectant à la brigade d’Akjoujt( Inchiri). J’ai séjourné pendant trois mois à cette brigade. Cette derniere mutation m’a paru bizarre car la premiere émanait de la volonté du chef d’état-major. Dans le même message de mutation, figurait l’adjudant-chef Sy Saada, chef de service général à la compagnie de Nema affecté chef service général de la compagnie de Kiffa et le maréchal des logis chef Ndiaye Kane, commandant de brigade de Oualata, muté commandant de brigade de Barkeol. Arrivé à Nouakchott, j’ai rencontré le colonel Ney Ould Abdel Malick chef d’état-major de la gendarmerie pour savoir le motif de ma nouvelle mutation. Ce dernier m’a informé que le comité militaire a confié la sécurité de l’Inchiri à la gendarmerie, d’autant plus Que la région de l’Inchri est une zone stratégique, raison pour laquelle, il m’a confié cette mission. Ceci est motivé du fait que j’avais une bonne connaissance du milieu et la confiance qu’il témoignait à mon égard. J’ai rejoint Akjoujt le 20/09/1987, et j’y suis resté jusqu’au 31/12/1988 et aucune instruction particulière n’a été reçu en ce qui concerne la sécurité de l’Inchiri. J’ai demandé alors au chef d’état-major de m’affecter à l’état-major de la gendarmerie nationale pour que je puisse vivre avec ma famille. Ma requête a reçu une suite favorable et je suis affecté à l’état- major en qualité de chef du secrétariat de l’escadron hors rang à compter du 01/01/1989. Apres vérification du motif de ma brusque mutation à Akjoujt, j’ai découvert que ce dernier était lié au transfert des prisonniers flammistes de la prison de Nouakchott à celle de Oualata. L’objectif de cette mutation était de nous éloigner de la ville de Oualata à cause de nos origines peulhs. Cette décision était illégale et raciste. A l’escadron hors rang, j’avais comme chef, le capitaine Lo Mamadou Mikailou. Pour donner un éclaircissement sur mon entretien avec le commandant de la gendarmerie nationale aux lecteurs, il voulait me faire un piège parce que DIOP MAMADOU SAMBA DIT MOURTODO n’était pas arrêté, il a pu sortir du pays et n est revenu qu’en 1992 en Mauritanie ou il a participer à la campagne pour les élections présidentielles de la même année en faveur du candidat de L’Udf /:en monsieur AHMED OULD DADDAH bien qu’ il n’était pas membre du parti mais un simple sympathisant. En réalité comme j’étais le commandant de la brigade territoriale de Rosso, le commandement de la gendarmerie a reçu une information selon laquelle que j’ai facilité à monsieur DIOP MAMADOU SAMBA DIT MOURTODO sa traversée du fleuve vers le SENEGAL pour s’échapper aux autorités sécuritaire du pays. Cette information est non fondée. Le 25/04/1989 au moment des déportations, j’ai été désigné par le chef d’état- major de la gendarmerie avec un groupe de gendarmes pour aller accueillir les Mauritaniens venant du Sénégal au Stade Olympique. Nous étions mis à la disposition du commandant N’diayane permanent du comité militaire dont les bureaux se situaient à l’emplacement actuel de l’assemblée nationale. J’étais le chef de groupe. Sur place, le commandant N’diayane m’a demandé d’établir un questionnaire pour chaque rapatrié en lui demandant, sa date d’exil au Sénégal, le métiers exercés sur place,s'il vivait en famille là-bas, et ce qu’il a perdu comme biens au moment de son rapatriement. J’ai conçu cette fiche et le permanent était très content du modèle et l’a approuvé. C’est avec ses fiches que nous avons travaillé durant toute l’opération. Vers la fin de l’opération, le commandement du groupe a été donné au capitaine Ahmed Ould Mbarack et le groupe a été renforcé par un groupe d’officiers. Pendant les hostilités entre le Sénégal et la Mauritanie, j’habitais à El Mina c’est-à-dire 6éme arrondissement. Des groupes de harratines rentraient dans tous les maisons habités par des peuls et les wolofs pour les frapper et en tuer certains, d’autres ramassaient les peulhs et wolofs et les amenaient a la grande mosquée de Nouakchott en face de l’état -major de la gendarmerie nationale ou tous ceux qui devaient être déportés sont regroupés. A l’époque ma mère séjournait avec nous à Nouakchott et criait à chaque fois qu’elle voyait les harratines frapper nos voisins. Un jour ce groupe de harratines a voulu entrer dans notre maison, mais grâce à l’intervention d’un vieux commerçant avec ses enfants qui avait une boutique en face de chez nous et originaires de Boutilimit, qui nous ont défendu car le vieux était un ami de mon père, ils ont appris le coran ensemble a Boutilimit. C’est dans ce contexte que ma mère est rentrée au village. Mon ami Saidou Kane libéré de prison après des séjours à Ford d’Aioun et walata. Dès qu’elle a entendu la nouvelle de la libération de saidou kane , ma mère a voulu revenir à Nouakchott pour présenter ses vœux à Saidou Kane. Mais à l’époque les personnes libérées étaient sous surveillance policière. C’est pourquoi, j’ai demandé à ma mère de patienter un peu. Chose qu’elle n’a pas accepté, et elle est arrivé le 24/10/1990 vers 17h devant l’état- major de la gendarmerie. Dès qu’on m’a annoncé son arrivé, je suis sorti et la pris dans ma voiture pour la déposer chez moi au 6eme arrondissement. Dans la même nuit, nous sommes partis voir Saidou Kane au Bloc Rouge pour lui présenter nos vœux entouré de son épouse et sa maman. Le lendemain, au soir Saidou Kane est venu à la maison avec sa femme Aissata Kane, remercier ma mère. Nous avons pris ensemble le thé en compagnie des parents qui sont du même village que moi. Ensuite nous avons fait la prière du Maghreb avant de les raccompagner jusqu'à la porte pour qu’ils rentrent chez eux. Le 27/10/1990, à 15h, je me présente à mon bureau au secrétariat de l’EHR (escadron hors rang) je trouve le capitaine Lo Mamadou Mikailou devant moi me disant que le chef de B2 me demandait, et si j’avais fait quelque chose de grave. Je lui réponds n’être au courant de rien. Je me présente au B2 et je trouve le lieutenant Abdellah Ould Mohamed Aiche devant moi, il me salue et me prie de m’assoir sur une chaise. Dès que je m’assois, il me demande, quels sont les anciens tolards de Walata que je connaissais, je lui répondis que je les connaissais presque tous parce que ce sont des anciens fonctionnaires qui travaillaient tous ici. Le lieutenant réplique en me disant d’être plus clair, j'ai répété la même chose, il me dit qu’il a reçu des informations faisant état d’une visite de Kane Saidou et de Sarr Ibrahima à mon domicile le 25 octobre 1990 ou nous avons tenu une réunion de 18h à 22h, et quelle était l’objet de cette réunion. Je lui ai répondu qu’effectivement Saidou Kane et son épouse étaient venus chez moi pour remercier ma mère qui s’était déplacé du village pour venir lui présenter ses vœux après sa libération. Cet acte faisait partie de notre tradition, de présenter ses vœux à des amis ou parents dans des moments de bonheur comme de malheur. Il se retira dans un autre bureau pour téléphoner le colonel Ney Ould Abdel Malick chef d’état- major de la gendarmerie nationale pour lui rendre compte de ma déclaration. En réponse le colonel lui dit que c’est une question sociale, donc de me laisser partir, et me dire seulement d’éviter de fréquenter ces personnes fichiers. En voulant partir, le téléphone sonna de nouveau et c’est le colonel qui revenait sur sa décision et demanda qu’on m’enferme au GEMO (Groupement d’Escadron de Maintien de l’Ordre) parce que son informateur persiste en affirmant que la réunion a bien eu lieu, donc qu’on me mette aux’arrêts de rigeur jusqu'à vérification de cette information. C’est ainsi que je fus conduits au GEMO et mis aux arrêts le samedi 27 octobre 1990 à 17h. Le lundi 29/10/1990 le lieutenant Abdellah ould Mohamed Aiche est venu me prendre pour aller répondre à l’officier adjoint, le commandant Diaga Dieng. Dès notre arrivée dans son bureau, le commandant commença à faire mes éloges et me demanda de lui raconter mes problèmes. Je fis pareil à ma première déclaration devant le chef du B2, en réponse il me dit que je ne voulais pas lui dire la vérité, donc je retourne d’où je venais. A cet instant, il sort un BR (bulletin de renseignement) qui énumérer qu’à sa sortie de prison, Saidou Kane avait tapé sur la porte en disant que le combat continuait, de ce fait s’il est ensuite venu chez moi ce n’était que pour parler de politique. J’ai demandé au commandant pour vérification d’aller chez moi demander à mes épouses qui lui diront la même chose et que même Saidou Kane avait offert la somme de mille Ouguiya à ma mère et sa femme un boubou. En réponse le commandant a dit au lieutenant Abdellah Ould Mohamed Aiché de me ramener au Gemo et me mettre aux arrêts parce que je n’ai pas voulu lui dire la vérité. Le chef du B2 me ramène à ma cellule au Gémo ou j’ai vécu jusqu’au 27 novembre 1990, et j’attendais ma mise à la retraite parce que j’avais déjà fourni une déclaration sur le sujet qui m’a été reproché. Malheureusement ça n’a pas été le cas, le sous-lieutenant Mohamed Ould Hadar est venu me voir avec un gendarme du 2eme Echelon avec des menottes. Le lieutenant me demande de me lever et il a amené une chaise et m’a demandé de m’asseoir sur celle-ci ; ce que j’ai fait. Il m’a demandé de tendre les bras, face à mon étonnement il m’a signifié qu’ils ont l’information exacte que je faisais partie d’un mouvement qui voulait organiser un coup d’état. J’ai commencé à rire, il me demande pourquoi je riais, je lui rétorque que c’était rigolo, comment pourrais-je faire partie d’un groupe pour organiser un coup d’état alors que j’étais en détention depuis un mois. Le lieutenant me dit « mon adjudant-chef, on m’a demandé de te menotter et te conduire au commandement ». Voyant qu’il avait changé de ton, je lui ai dit qu’on pouvait allait n’importe où ensemble mais à condition que je ne sois pas menotté parce que ça pouvait porter atteinte à mon image et au prestige de l’arme et qu’il y’avait plus de 200 gendarmes au GEMO et la plupart était mes subordonnés, de ce fait je ne pouvais pas accepter d’être menotté devant eux alors que je n’avais commis aucun crime. Face à son insistance, j’ai refusé et lui ai demandé d’aller aviser ses supérieurs, chose qu’il a fait auprès du lieutenant Abdellah Oud Mohamed Aiché, ce dernier est accouru vers moi et m’a traité d’imbécile pacque je refusais qu’on me menotte. Face à son insolence, je lui ai donné une gifle jusqu’à ce qu’il tombe par terre, j’ai ensuite arraché la kalachnikov de la sentinelle qui me surveillait et tout le monde a pris la fuite. De loin un lieutenant originaire de Tidjikja qui m’estimait beaucoup m’a demandé de me calmer et de lâcher mon arme, chose que j’ai faite vu que c’était u bon officier. C’est ainsi que le lieutenant Adellah Ould Mohamed Aiché et ses hommes m’ont menottés et m'ont mis dans sa voiture, avec deux gendarmes qui maintenaient mes bras. Ils m’amenèrent à l’escadron d’escorte et de sécurité (GEES) à côté du marché central de Nouakchott. En cours de route le lieutenant Abdellah Ould Mohamed Aiché voulait me calmer en me disant que dès mon arrivée qu’il allait me mettre dans une chambre avec un bon matelas, je lui ai répondu qu’il n’était pas le bon dieu, et qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait. Arrivés au GEES, il me demande de me calmer, qu’il avait reçu un ordre du chef de l’état de m’éliminer ainsi de tous ceux que je connaissais, ou il allait me transférer à d’Akjoujt au centre d’instruction militaire auprès du capitaine Mahjouj, je lui ai répondu qu’il n’était pas le bon Dieu, et qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait. Il a donné l’ordre à ses éléments de me déshabiller nus et ils m’ont mis dans un WC ou j’ai séjourné pendant huit jours jusqu’à ce que j'ai perdu connaissance à cause du froid car c’était pendant l’hiver. Je ne pouvais même pas dormir, j’invoquais le nom d’ALLAH jusqu’à ce que mon corps soit chaud pour pouvoir dormir un peu. Le huitième jour, ils m’ont transféré à l’état-major de la gendarmerie (B4), dans un vieux WC ou je suis resté jusqu’au 31/12/1990 ou ils m’ont amené dans une douche pour prendre un bain. Par la suite ils m’ont amené dans un local ou il y’avait beaucoup de monde, j’ai pu reconnaitre le-lieutenant Diop Hamath Mahmoud et l’ancien capitaine N'diaye Hamet. Vu mon état, tout le monde avait pitié de moi. C’est par la suite que mon esprit est revenu, que j’ai su que tout ce monde était arrêté. Après plusieurs enquêtes et tracasseries du lieutenant Ahmed Ould Eleyouta qui a été le plus zélé (il avait un excès de zèle incalculable), un jour, au cour de l’enquête devant le capitaine Ahmed ould Mbarack, il me donne l’ordre de me mettre au garde vous. J’ai refusé et je lui ai dit que je suis un prisonnier et non un militaire. Il a voulu me forcer et je l’ai étranglé, il a voulu enlever mes menottes pour qu’on se batte, mais le lieutenant Abdellah Ould Mohamed Aiché est intervenu et l’a rappeler à l’ordre. Durant mon séjour carcéral, j’ai toujours été menotté, et ce jusqu’au 3 mars 1991, date à laquelle sommes transféré à ZREIDA. Un jour le médecin capitaine maure de l’armée est venu nous consulter, et a vu que mes bras saignait à cause des menottes et il a demandé au chef de l’équipe d’enquête d’enlever mes menottes parce que j’étais allergique à ces dernières. Le chef lui a promis de l’enlever, mais il ne l’a pas fait. Et quinze jours après quand il est revenu il a retrouvé ces mémés menottes dans mes bras. Il a réitéré sa demande au chef qui a encore promis de l’enlever, mais chose qu’il n’a pas faite. Et lors de sa troisième visite, il est venu me dire que le chef ne voulait pas enlever mes menottes parce que dit-il j’étais très dangereux. C’est pourquoi j’ai gardé ces menottes jusqu’au 3 mars 1991, date à laquelle, ils m’ont enfin enlevé ses maudites menottes. A Zreida, ils ont regroupés 64 éléments qu’ils considèrent comme meneurs et devaient être jugés le 8 avril 1991 à OUAD NAGUA. L’avocat général près de la cour spécial de justice a instruit l’affaire, certains avocats comme Maitre Chein sont venus nous demander s’ils pouvaient nous défendre, nous avons répondu que nous pouvions nous défendre tout seul parce que nous n’avions rien à nous reproché. Le 7 avril, la direction de Zeia a envoyé deux camions remplis de matériels:haches,pelles, bâches et autres pour préparer la journée d’audience du 8 avril 1991. Nous pensions que la direction attendait le coucher du soleil pour nous transporter à Ouda Nagua pour nous juger le lendemain. Mais malheureusement pour eux et heureusement pour nous à 17h un officier est venu de Nouakchott porteur d’un message stipulant que la date de l’audience est reportée sindien. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1991, le chef d’état-major adjoint de l’armée nationale, est venu nous voir avec d’autres officiers, ils nous ont regroupés dans une grande salle et nous livre le contenu d’un message que nous étions libres à compter du 15 avril 1991, que le chef de l’état Maouya ould Sid Ahmed Taya nous pardonnait, que la démocratie est instaurée en Mauritanie, que les civils qui voulaient faire de la politique, la porte leur est ouverte, mais par contre pour les militaires c’était interdit. Le matin du 15 avril, coïncidant avec la fête du ramadan, une délégation de différents corps sauf la gendarmerie sont venus prendre leurs hommes. Le commandant Ahmed ould Bekrine, avocat général à la cour spécial de justice nous dit qu’en tant que gendarme, il prenait en compte les gendarmes. Il nous a transporté dans son véhicule à Nouakchott et nous a déposé chacun chez lui avec ordre de rejoindre à l’état-major de la gendarmerie après la fête. Ce que nous avons fait, mais malheureusement, dès notre arrivée le colonel, Ney Oud Abdel Malek déclare qu’il n’a pas besoin de nous et nous ne devriont pas venir à l’état-major. Vu la déclaration du chef d’état-major de la gendarmerie, nous nous sommes rendus à la cour spécial de justice pour rencontrer le commandant Ahmed Ould Bekrine pour lui rendre compte de cette déclaration. L’avocat général nous dit que ce n’est pas possible, car dès que le président de la république amnistie une affaire, celle- ci est classée sans suite, et personne ne doit en parler. Il s’est levé et est parti voir le colonel Cheikh Ould Boidé président de la cour spécial de justice, et ensemble ils ont téléphoné Ney ould abdel malick. Ce dernier répond que le président de la république ne lui a rien dit à ce sujet, qu’il allait se référer à lui et donne rendez-vous dans trois jours. C’est ainsi que l’avocat général nous communiqué le rendez-vous que le chef d’état-major de la gendarmerie nous a donné. Le jour du rendez-vous nous nous sommes rendu, à l’état-major de la gendarmerie nationale, ou le capitaine Lo Mamadou Mikailou nous a reçu et nous communique la décision du chef d’état-major de la gendarmerie qui nous a tous affecté aux réserves commandement. Chacun de nous a été doté d’une tenue treillis neuve. Une semaine de présence, le lieutenant Sid Ahmed nous présente chacun de nous un libellé de punition de 60 jours d’arrêts de rigueur avec traduction devant le conseil d’enquête dont il est le président. Nous avons tous refusé de signer ce libellé et avons aussi refusé de répondre aux questions qu’ils nous posaient. En fin de séance, un message nous ai parvenu annonçant notre révocation du corps de la gendarmerie nationale. Le 27 mai 1991 la direction de la gendarmerie nous convoque pour la perception du rappel de salaires de nos 6 mois de détention. Après la perception de nos salaires, sur la route du retour, l’adjudant-chef Moctar Ould Ahmed Brahim dit Chakar, commandant de brigade de Nouakchott m’intercepte à la porte de sortie de l’état-major, et me conduit à la brigade ; d’après lui il a reçu l’ordre du chef d’état-major de la gendarmerie nationale de m’arrêter parce que dit-il j’ai organisé plusieurs réunions au cour de ces derniers jours à Nouakchott. J’ai passé trois jours à la brigade, et dans la nuit du 3 au quatrième jour, l’adjudant-chef m’escorte avec 4 gendarmes armés dans le véhicule de l’unité et me transporte dans mon village à Aéré Golléré pour une résidence obligatoire d’une durée de trois mois. Chaque semaine je me rendais deux fois à la brigade de gendarmerie de Bababé, pour signer le registre de présence. Après le référendum de la constitution de Juillet 1991, l’état-major de la gendarmerie adresse un message au commandant de la brigade de Bababé avec ordre de me libérer. J’ai fêté la fin de mon assignation avec ma mère et mes parents à Aéré Goléré. Par la suite, j’ai regagné Nouakchott, ou j’ai retrouvé ma famille. Je profite de cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à toute ma famille qui était mobilisée pour ma libération. Dès mon retour à Nouakchott, j’ai pris deux décisions premièrement j’ai adhéré à L’Udf ère nouvelle, parti politique de l’opposions dont le programme me convenait,deuxiement dans le cadre de la société civile, j’ai contacté mes amis gendarmes victimes des évènements 90 et nous sommes organisés dans une association dénommée association des rescapés militaires gendarmes. Par la suite nous avons désigné une commission de 3 membres devant rencontrer le secrétaire générale de la défense nationale, le Colonel KANE Hammat, pour l’informer de nos doléances entre autre notre arrestation illégale et les violations de droit de l’homme que nous avons subi durant la période de notre détention du 27 octobre 1990 au 15 Avril 1991 et notre révocation illégale du corps de la gendarmerie nationale. Tous ces faits ont été commis à l’encontre de la loi en vigueur. La commission était composée de KEBE Abodoulaye, N’DIAYE Jibril et BA Demba. Après l’entretien que nous avons eu avec le secrétaire général, ce dernier nous informe qu’il va rendre compte à qui de droit et une suite nous parviendra. Quelque temps après une nouvelle décision de mise à la retraite d’office par mesure disciplinaire a été prise par le ministre de la défense à notre encontre. Cette même décision annule et remplace celle de révocation qui a été prise illégalement en premier lieu à notre encontre sur proposition du Colonel NEH OULD ADEL MALICK Chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale. Nous rendrons un grand hommage au Colonel KANE Hammat, qui a œuvré pour le rétablissement de la justice à une partie de nos droits et surtout dans une période extrêmement difficile ou le système était verrouillé contre tous les rescapés militaires, des années sombres de l’histoire de la Mauritanie. Après ce premier acquis, nous avons continué notre combat pacifique pour le règlement du passif humanitaire et nous nous sommes fusionnées avec nos autres camarades des autres corps de l’armée au sein d’une structure dénommée collectif des rescapés militaires le 25/12/1991. Cette cérémonie de fusion a eu lieu chez le lieutenant N’GAIDE Ali Mokhtar au 6ème arrondissement de Nouakchott. Le bureau du collectif a été réaménagé la présidence a été confiée à LO Moussa Mama et la vice-présidence à Monsieur KEBE Abdoulaye, quelques mois après le siège du collectif a été transfère chez Monsieur KEBE Abdoulaye, au 5ème arrondissement jusqu’en 2002 date de son départ en exile. Mes hommages au commandant Ahmed Ould Bekrine ancien avocat général près de la cour spécial de justice, officier exemplaire, juste et dévoué. Son comportement m’a beaucoup marqué durant cette détention illégale. ***Nota bene : j’ai servi dans le corps de la gendarmerie 27 ans et un mois et je n’ai jamais été puni sauf la dernière punition de soixante jours d’arrêts de rigueur que le colonel Ney Ould Abdel Malick m’a infligée illégalement en avril 1991 avec révocation du corps de la gendarmerie nationale. J’ai obtenu plusieurs félicitations écrites et gratifications par les différents chefs d’état-major de la gendarmerie nationale. J’ai été décoré par les médailles suivantes : ⦁ médaille d’honneur de 3ème classe ⦁ médaille d'honneur de 2éme classe ⦁ médaille d’honneur de 1ère classe ⦁ chevalier de l’ordre de mérite national ⦁ j’ai eu à commander les unités suivantes : ⦁ brigade maritime de Nouadhibou ( Dakhlet de Nouhadibou) ⦁ brigade territorial d’Akjoujt( Inchiri) ⦁ brigade territorial de Rosso(Trarza) ⦁ brigade territorial de Nema (Hodh el Gharbi) ⦁ chef secrétariat administratif à l’état-major de la gendarmerie nationale ⦁ chef service effectif à l’état-major de la gendarmerie nationale ⦁ chef service du secrétariat central à l’état-major de la gendarmerie nationale ⦁ chef secrétariat de l’escadron hors rang. RECONVERSION A LA VIE CIVILE ET COMBAT POLITIQUE Le 27 septembre 1991 au soir, mon ami SY Amadou, m’a accompagné chez l’ex commandant de la gendarmerie Nationale Monsieur Mohamed Lemine Ould Zein dans le quartier de Tevrakh zein. Ce dernier m’a très bien accueilli avec son épouse avec l’hospitalité mauritanienne. Je lui ai informé de ma situation, et en tant que père de famille, je lui ai demandé au cas s’il me trouvait du travail. En réponse, il m’a demandé d’aller à la pharmacie nouvelle, située auprès de l’état-major de la garde pour voir une certaine Madame Astel Kane lui donner mon adresse ; pour qu’elle fasse appel à moi en cas de besoin. Trois jours après, il me fait convoquer par Madame Kane et me dit qu’il vient d’ouvrir un établissement grossiste de pharmacie dénommé COGEPHARM, il me laissait le choix de ma fonction soit le comptable ou l’administrateur de la société. J’ai choisi le poste d’administrateur ou j’ai servi avec lui du 1er octobre 1991 au 18 octobre 1996, date à laquelle j’ai été élu député à l’assemblée nationale. Je rends un hommage solennel à monsieur Mohamed Lemine Ould Zein qui m’a soutenu durant mes années sombres et difficiles. Pendant le temps que je travaillais au Cogepharm, je militais au parti politique UFD/EN (union des forces démocratiques/ère nouvelle), dont le programme me convenait. En 1994, le parti a participé aux élections municipales et j’étais candidat sur la liste de la commune de Sebkha dont notre tête de liste était DIOP HAMAT MAHMOUD. Nous avons gagné la commune de Sebkha, mais comme la loi stipule que le parti majoritaire qui doit diriger les communes, c’est ainsi que monsieur Ngame Lirwane du parti de la majorité présidentielle RDU, a été désigné comme adjoint au maire de Sebkha.sommes restaient comme conseillers municipaux jusqu'au 1999.j'ai eu l'honneur de diriger la commission de controle au seins du conseille municipal de nouakchoot durant notre mandant municipal. En 1995, je fais partie des membres fondateurs du parti Action pour le changement(AC). Aux élections législatives de 1996, j’étais candidat dans le département de Sebkha, et je fus élu le 18 octobre 1996 comme premier député de l’opposition mauritanienne avec un score de 54%. Durant mon mandat parlementaire, j’ai toujours plaidé en faveur de l’unité national, et plus particulièrement en faveur des exclus(les negro-mauritaniens et les harratines) au cour des sessions parlementaire et des différentes rencontres avec les diplomates accréditeés en Mauritanie. En 1997, lors de la visite officielle du président de la république française Mr Jacques Chirac en Mauritanie, bien que l’opposition avait boycotté son arrivée, refusant de le rencontrer pour motif que ce dernier est venu cautionner la candidature de Maouya ould sid ahmed Taya candidat à sa propre succession aux élections présidentielles auxquelles l’opposition ne compte pas participer. Etant le seul député de l’opposition, et issu d’une communauté martyrisé, j’ai pris l’initiative de solliciter l’audience auprès de l’hôte de marque de la Mauritanie pour l’informer que la démocratie n’existe pas en réalité en Mauritanie et que le régime sur place a déporté plus de 100000 mauritaniens vers le Sénégal et 15000 vers le Mali, de même que des milliers d’exécutions extra-judiciaire commises tant au niveau civil que militaire. Aussi que l’esclavage est toujours pratiqué en Mauritanie et que les negro mauritaniens sont exclus dans toutes les instances de décisions du pays et que leur terres sont expropriées. Avant d’aller répondre à l’audience du chef de l’état français, je suis parti au domicile de mon président de parti Messaoud ould boulkheir pour lui montrer la déclaration que j’ai faite à cette occasion afin qu’il apporte ses impressions. Lorsque je lui ai remis la déclaration, il m’a dit qu’il n’avait pas ses lunettes et que je pouvais aller répondre à l’audience et remettre cette déclaration. Après je suis parti chez Mr le secrétaire général du parti Mr Sarr Ibrahima pour également recueillir ses impressions, ce dernier a apporté quelques retouches sur la déclaration, et je l’ai corrigé. Lors de l’audience, j’ai remis une copie de ma déclaration et à mon retour au parti, j’ai distribué plusieurs copies de celle-ci aux membres de mon parti et je l’ai fait publier au journal Mauritanie Nouvelle En 1998, le secrétaire d’Etat américain chargé des droits de l’homme a effectué également une visite en Mauritanie et a invité la société civile et certains hommes politiques dans le cadre d’un débat d’échange sur la situation politique en Mauritanie. On peut noter la présence du professeur Cheikh Sadbou Camara(AMDH), Boubacar Ould Messaoud (SOS esclave), Maitre Ebeti (GERDES), moi-même en tant que seul député de l’opposition et d’autres. Au cours de cette rencontre, la parole est donnée à tour de rôle. Mr Boubacar Ould Messaoud connaissait mieux que quiconque les problèmes de l’esclavage, lorsque la parole m’a été donnée, j’ai dénoncé la maltraitance subis par les négros mauritaniens de 1986 à 1998 dans ce pays. J’ai dit au secrétaire d’état que pour vérifier l’exactitude de ma déclaration, il n’avait qu’à regarder la télévision le soir, et il ne verrait que des mauresques qui chantent et dansent, et que les negros mauritaniens sont considérés comme des gens sans culture et ne savent pas chanter ni danser. Cette déclaration a été rapporté au président Messaoud ould boulkheir, et ce dernier m’a convoqué aussitôt dans son bureau et m’a dit : « Mr KEBE » : depuis que vous étés élu député, vous ne faites que ce que vous voulez. D’ailleurs, vous êtes membre du bureau de l’assemblée nationale, et je ne suis pas au courant et lors du passage du président de la république française à Nouakchott vous lui avez donné une déclaration du FLAM. De même que lors de votre rencontre avec le secrétaire d’état américain, vous n’avez pas parlé de l’esclavage, mais que des problèmes des negro mauritaniens. Maintenant il faut démissionner du bureau de l’assemblée nationale ». En réponse, j’ai dit au président de retirer d’abord ses propos qu’il vient de m’adresser en traitant ma déclaration de flammiste, ce qui veut dire qu’il insinue que je suis flammiste et ces propos sont très grave, et venant surtout d’un président de parti. Je lui ai dit que si aujourd’hui notre parti dirigeait le pays, je me retrouverai en prison parce que le mouvement FLAM est interdit par le régime actuel. D’autre part, si vous dites que vous n’étiez pas au courant de mon élection comme membre du bureau de l’assemblée nationale, c’est vraiment étonnant parce que le jour même de cette élection, j’étais accompagné de certains membres du bureau permanent du parti Action pour le changement tel que le vice-président Moulaye Ould Mohamed, du secrétaire général du parti Sarr Ibrahima , Mr Correira Issagha et Touré Mamadou. Ce jour d’ailleurs, j’étais même candidat au poste de la présidence de l’assemblée nationale, et c’est par la suite que j’ai été élu secrétaire au sein du bureau de l’assemblée nationale. Cette journée historique a été diffusée par la presse nationale et internationale. En réponse à sa demande de démission je lui ai dit qu’il faut d’abord qu’il dise à ses harratines Boubacar Ould Messoud et Mohamed Ould Borbos de démissionner dans les commissions qu’ils occupent au sein du conseil municipal de Nouakchott. Le président n’a pas voulu retirer ses propos en me traitant de flammiste, et je lui dis que je refusais de démissionner au bureau de l’assemblée nationale. Je suis sorti de son bureau et reparti chez moi. Le président Messaoud Ould Boulkheir convoqua d’urgence le comité permanent du parti et les informe de l’incident. Une commission a été mise en place pour me rencontrer et me demander de démissionner du bureau de l’assemblée nationale. Cette commission était composée de Moulaye Ould Mohamed vice-président du parti, Samory ould Biye Camara Dramane, Dia Souleymane et d'autres. J’ai rencontré cette commission, et leur ai fait part de ma divergence avec le président. Je leur ai dit que si le président retire ses propos qu’il m’a adressé en me traitant de flammiste, je vais démissionner en ce moment, au cas contraire je ne démissionnerai pas du bureau de l’assemblée. Certains des membres m’ont donné raison et ils sont repartis informer le président qui a refusé de revenir sur ses propos. Après 2 mois de tractations, aucune solution n’a été trouvée. Pour éviter que le parti soit miné par cette affaire, le comité de crise a pris l’initiative de me rencontrer pour me demander au nom des négros mauritaniens du parti de démissionner du bureau de l’assemblée nationale. . Cette rencontre était composée de Mr Diawara Gagni président dudit comité et d’autres, pour honorer ma communauté, j’ai accepté de démissionner du bureau de l’assemblée nationale. En 1998, lors de ma visite privée en France en tant que parlementaire, j’ai été reçu sur ma demande par son excellence Mr CLAVIER. (CONSEILLER DU PRESIDENT) à l’Elysée le 8 septembre 1998 et au quai d’Orsay par le directeur chargé des affaires africaine et malgache. Avec ces hautes autorités françaises, nous avons abordé la situation politique en Mauritanie et les violations graves de droit de l’homme, commis par le régime contre les negro mauritaniens de 1986 à 1998. J’ai animé une conférence avec la Diaspora mauritanienne en France sur la situation générale de la Mauritanie. Au cours de ma visite privée en France en 1998, j’ai rendu egalement visite à la section des Flam à leur siège à Paris où ils m’ont très bien accueilli, le secrétaire général de la section Mr BA Oumar Moussa, m’a adressé un mot de bienvenu qui m’a beaucoup ému, par la suite nous avons abordé ensemble la situation politique du pays et au cour de notre discussion j’ai ému le vœu, si ils peuvent supprimer le terme système Beydane de leurs programmes. Ils m’ont promis que la question sera posé auprès de leur direction et surtout que leurs congrès aura lieu dans la même année à Dakar (Sénégal), ainsi notre entretien était chaleureux et cordial, qui s’est terminé dans une parfaite compréhension. Au retour en Mauritanie, j’ai effectué une deuxième visite privée à Dakar (Sénégal) dans le même année où, j’ai eu l’occasion de rencontrer le président des Flam Mr Samba Thiam avec qui nous avons discuté de la situation politique qui prévaut en Mauritanie. En outre en 2000, j’ai participé à une conférence sur la pêche artisanale en Afrique de l’Ouest au Bénin et en 2001, j’ai participé à une conférence parlementaire Maghrébins a RABAT ( MAROC) ou chaque pays membre a envoyé 30 députés. Je remercie au passage monsieur Moulay Ould Mohamed ancien ministre des finances et vice-président du parti Action pour le changement qui m’a beaucoup épaulé durant mon mandat parlementaire. Mes remerciements également à ma belle-sœur Arwa Dieng qui a parfaitement tenue mon secrétariat durant mon mandat parlementaire. J’étais membre de l’alliance pour une Mauritanie nouvelle, crée en 1991 avant le parti de l’UFD et dont le chef était Diop Samba Hawoyél ex ministre de l’éducation national. Après notre départ de l’UFD/EN en 1995, le mouvement a été confié à Sarr Ibrahima. Lors de la création effective du parti Action pour le changement(AC), monsieur Sarr Ibrahima étant désigné comme secrétaire général du parti, la direction du mouvement est revenue à monsieur Ba Fara. En 1997, à la suite d’une divergence au sein du mouvement, cinq membres influents de celui-ci ont démissionné ( Sarr Ibrahima, Diallo Alassane, Ba Fara, Sy Saguirou et Ba Ibrahima Kassoum). Le mouvement s’est restructuré et la présidence m’a été confiée. Nous continuâmes à militer pour le parti Action pour le changement à un moment donné, des divergences politiques ont surgit entre les membres du mouvement et la direction du parti. Cette divergence aboutira à l’exclusion de tous les membres du mouvement(AMN) du parti. A l’époque, on pouvait bien déclarer que le parti AC nous appartient, ce qui signifie un parti (AC bis), mais voyant que ce tiraillement n’allait servir qu’au régime sur place ; nous avons décidé de créer un parti dénommé AJD (alliance pour la justice et la démocratie). Cette création a eu lieu le 25 Aout 2000 à mon domicile au 5éme arrondissement(Sebkha). A la création du parti Alliance pour la justice et la démocratie, j’étais nommé en qualité du président du conseil national. Etant député à l’assemblée nationale, et seul représentant de l’opposition, j’ai utilisé cette étiquette pour obtenir le récépissé de ce nouveau parti parce que le régime ne voulait pas nous l’accorder. Pour le régime, nous sommes des infiltrés des FLAM, raison pour laquelle, il n’était pas prêt à nous accorder ce récépissé. Mes amis et moi avons rencontré plusieurs ambassadeurs accrédités à Nouakchott tels que l’ambassadeur de France, de l’Allemagne, d’Amérique, du Mali …etc. pour leur informer de nos difficultés à obtenir le récépissé de notre nouveau parti. Après plusieurs tractations, et interventions, j’ai contacté personnellement le président de l’assemblée nationale à l’époque monsieur Cheikh Sid Ahmed ;Ould Baaba pour lui demander d’intervenir auprès du président de la république afin qu’il nous accorde le récépissé. C’est à la suite de cette intervention que nous avons obtenu l’accord du récépissé. Je profite de cette occasion pour rendre un hommage bien mérité à monsieur Cheikh Sid Ahmed Ould Baaba qui est un homme d’état, de justice et de légalité. En 2001, j’ai eu personnellement quelques différents, avec les membres du bureau, et je me suis retiré avec certains camarades sans tambours ni trompette en laissant les camarades continuer leur chemin parce que l’essentiel était ailleurs pour nous. Je me félicite d’avoir participé à la mise sur pied d’un parti politique qui servira au peuple mauritanien dans leur lutte pour la justice et la démocratie. J’ai adhéré avec quelques amis, au parti RFD (rassemblement des forces démocratique), mais malheureusement nous avons rencontré l’affaire de Diop Samba Hawoyél avec la direction du parti sur la candidature au sénat de ce dernier. Mes amis et moi avons vite quitté ce parti, et c’est ainsi que j’ai préféré aller en exil et mes amis tels que Diallo Youssouf et Aw Alioune et d’autres sont partis soutenir le président Mouhamed Khouna Ould Haidallah qui devait se présenter aux élections présidentielles de 2003. A mon arrivée en France le 11 Septembre 2002, j’ai trouvé mon ami Diop Mamadou Samba dit Mourtoudo et nous avons participé à toutes les luttes démocratiques que mène la diaspora mauritanienne jusqu’à l’arrivée du président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2008 Son programme m’a façonné et je l’ai soutenu. Avant le décès de mon ami Diop Mamadou Samba dit Mourtoudo, je l’ai informé de mon soutien au président Mohamed Ould Abdel Aziz, en réponse il m’a dit : Kébé, tu es très honnête, et je respecte ta conviction mais tu as fait une erreur politique. Certains faits religieux à retenir L’année 1996, Thierno Moussa Birane Ndiaye est venu à Nouakchott et a réuni tous les ressortissants d’Aéré Golléré chez Harouna Gawlo au 6éme arrondissement. Il nous a fait un exposé sur l’importance des ziarras et nous a demandé d’en faire chaque année pour l’imam de la mosquée Thierno Boubou Racky Diop. L’assemblée a approuvé sa proposition. En 1997 , date de la première ziarra, un passager s’est arrêté au poste de police de Aéré Gollére et s’est adressé aux personnes qui étaient devant le poste. Il leur a demandé s’ils connaissaient celui qui est enterré dans le mausolée qui fait face à la mosquée en le montrant du doigt, Moussa Illa Sy qui était présent a répondu par l’affirmative que c’est notre père Alpha Amadou Kebe. Le passager réplique, et lui dit : si vous connaissiez la grandeur de cette personne, vous allez l’honorer comme il faut : et il est repartit dans un véhicule. C’est ainsi que Moussa Illa Sy a répandu la nouvelle dans le village et à notre famille Kébénaabé. Recevant cette nouvelle, j’en ai informé à mon ami Thierno Mamadou Gambi Ba et ensemble nous nous sommes rendus chez Thierno boubou Racky Diop l’imam de la mosquée pour lui donner la nouvelle, et par la même occasion je lui ai demandé s’il peut inclure sur sa ziarra le passage des villageois devant le mausolée de mon père à leur retour du cimetière pour faire des douas. Thierno Boubou Racky Diop a accepté ma demande devant mon ami Thierno Mamadou Gambi. Ce passage religieux devant le mausolée a continué jusqu’à ce jour. En 2009 les membres de la famille Kebe ont décidé une journée de ziarra en l’honneur de notre saint homme Kebe Alpha Amadou Ousmane. Avant le début du ziarra, je me suis rendu à Médina Ndiathbé pour informer à la famille de Demba Hawa Ndiath qui était le marabout de notre père que ma famille a décidé d’instaurer une ziarra annuelle pour lui et que je souhaite que cette ziarra soit présidé sa famille. En réponse Thierno Boune Oumar Ndiath, fils d’El hadj Hamdouraby Ndiath me donne son accord et déclare que s’il plait à Dieu un des leurs sera présent à chaque ziarra. Je remercie beaucoup le bon Dieu qui m’a permis avec ma famille d’instaurer à partir de 2009 une ziarra annuelle pour notre père Kebe Alpha Amadou Ousmane(PSL) au village de Aéré Golléré . Remerciement également au bon Dieu qui m’a permis en 2008 d’aller au village de Médina Ndiathbé pour m’incliner sur le tombeau de Thierno Demba Hawa Ndiath et par la même occasion solliciter le wird Tidiane au fils de El hadj Hamdouraby, Mr Boune Oumar Ndiath qui me l’a accordé avec bienveillance. Même remerciements au bon Dieu qui m’a aussi permis d’aller en 2013 à Médina Ndaithbé à l’occasion du décès de Thierno Malick Ndiath pour présenter mes condoléances à sa famille et par la même occasion m’incliner sur son tombeau et celui de son grand frère El hadj Hamdouraby Ndiath. J’ai été assisté par Thierno Abdérahmane Ndiath pour effectuer ce pèlerinage. D’autres part, une mention spéciale que j’adresse à mes très cher enfants qui ont participé financièrement à tous les frais qui ont engendré mon Hadj à la Mecque en 2012 soit du 10/10/2012 au 06/11/2012(cinquième pilier de l’islam). Qu’Allah le tout puissant les bénisseCONCLUSION A l’âge de 69 ans, je suis en face d’un autre monde, qu’il soit le meilleur d’autre part, je souhaite une tres bonne lecture à toutes ceux et celles qui s'interssent à mon parcours de combattant (de ma vie). Mes souhaits vont également à ma très chère patrie qui est la Mauritanie, dont mes vœux les plus ardents qu’elle soit démocratique, juste et égalitaire où désormais, que le choix se portera sur la compétence et non sur la couleur de la peau. Que la Mauritanie soit un Eldorado où tous ses fils s’épanouissent et que l’unité nationale se concrétise par des actes et non par des discours politiciens.